Quand le cheval nous rappelle l’importance d’être soi-même


L’authenticité, parent pauvre des formations managériales doit être cultivée. De quoi s’agit-il ?L’authenticité est la congruence, l’alignement entre ce quenous ressentons, les idées que nous avons, les valeurs qui nous animent, les messages que nous communiquons (verbaux, non-verbaux et para-verbaux) et les actions que nous réalisons. En quelque sorte, il s’agit de la cohérence entre l’intérieur (avec soi-même) et l’extérieur (vis-à-vis des autres).

Lorsque que nous portons un masque pour jouer le rôle quiest attendu de nous ou que nous pensons devoir jouer, nous prenons un risque vis-à-vis de nous-même mais également dans notre relation aux autres.

D’une part, il est fort probable que cette distorsion engendreun sentiment de manque d’harmonie, de colère ou de tristesse, de la frustration, voire, à force de concessions, du mal-être. A contrario, assumer son authenticité, être honnête et en accord avec soi, c’est avancer vers un
accomplissement personnel et, d’une certaine façon, le respect de soi. Deux prérequis sont essentiels pour assumer son unicité : la conscience et connaissance de soi et la confiance en soi.

D’autre part, d’un point de vue managérial, c’est prendre lerisque d’être perçu comme « faux ». Ne sommes-nous pas tous déjà restés perplexes devant un discours non incarné ? L’incongruence et le manque d’authenticité engendrentchez les équipes un manque de confiance, d’adhésion, de motivation et par voie de conséquence une performance moindre. L’authenticité est une composante majeure du leadership qui permet d’inspirer confiance, de faire adhérer et de
fédérer autour d’un projet commun.

 

Cette question interroge l’adhésion au projet del’entreprise et le sens au travail. Face à un conflit de valeurs par exemple, faut-il « ouvrir sa gueule » ou « claquer la porte » ? Chacun jugera mais si nous cherchons collectivement à être plus authentiques, cela contribuera à faire de l’entreprise un lieu où il fait bon vivre et où chacun se sent respecter, valorisé dans son unicité et engagé dans son travail. Par ailleurs, au-delà du volet RH interne, n’est-ce pas aussi un moyen
d’accompagner plus largement l’entreprise vers un modèle plus responsable ? Car, au fond, qui souhaite travailler pour une entreprise qui bafouent les droits humains ou néglige l’environnement ?

Que vient faire le cheval dans cette histoire ? De par sa nature d’animal de proie grégaire, le cheval ahorreur de l’incongruence. Pour lui, c’est une source d’incertitude et donc d’inquiétude.Pour assurer sa survie, il est en quête d’un leader authentique en qui il peut avoir confiance. Sur le sable, face à l’Homme, le cheval jauge si oui ou non celui-ci est « aligné », authentique et s’il peut lui faire confiance et coopérer. Le cheval, en faisant effet miroir, nous aide à prendre conscience de ce que nous renvoyons et à travailler cet alignement, facteur clé du bien-être et de la performance managériale.